A force de porter des cartons de déménagement, je me suis rendu compte que ce qui est le plus lourd et le plus encombrant, ce sont les livres. Mais voilà je fais partie de cette catégorie de personnes qui a du mal à se séparer de choses essentielles telles que les vieux tissus et… les livres. Ce qui ne veut pas dire que je passe mon temps à les consulter. Non j’ai juste besoin qu’ils soient près de moi, à portée de main.
Alors il m’est venu l’idée de les utiliser comme matériau de construction, de les empiler pour créer des meubles. Par exemple un chevet dont voilà la version la moins élaborée.
Comme j’ai la chance d’avoir un stock de planches en plus ou moins bon état mais très encombrant, dans la même idée, je me suis dit qu’il serait bien de piocher dedans, histoire de faire un peu de place. J’ai donc fait mon marché. J’ai extirpé une vieille porte du tas et je l’ai transportée à l’atelier.
Je l’ai inspectée, dépoussiérée, j’ai retiré les clous dangereux et je l’ai sommairement brossée, côté peint, histoire de voir si sa patine me plaisait.
J’avais deux décisions à prendre : comment la raccourcir et pour quelle face opter ?
La dimension entre les deux traverses existante était trop grande.Pour la raccourcir, la traverse supprimée devait être remplacée par une nouvelle afin que les quatre planches restent solidaires. Les petites découpes dentelées ne me plaisaient pas ; j’ai commencé par raccourcir ce côté-là.
Entre la face grise ornée de ferrures et la face bleue à la peinture écaillée, j’ai opté pour la bleue, plus pratique pour poser des objets.
Il me fallait donc une nouvelle traverse. Une belle planche bien droite et toute neuve ? Totalement anachronique ! Retour à mon tas de planches où j’ai trouvé ce qu’il me fallait :
une vieille planche sur laquelle avaient été clouées les ardoises de l’ancienne couverture du bâtiment. Je l’ai recoupée à la bonne longueur en utilisant la planche bien droite comme règle.
J’ai tracé les lignes de coupe aux deux extrémités projetées afin d’obtenir la longueur totale souhaitée et j’ai cloué la nouvelle traverse. J’ai enfoncé tous les clous, même de travers afin que plus rien n’accroche et ne blesse.
J’ai commencé à scier non sans jeter un coup d’œil sous la porte pour vérifier que je ne sciais pas en même temps les tabourets. Que celui qui n’a jamais fait la bêtise me jette la première pierre ! La beauté des planches est principalement due à leur épaisseur ce qui n’a pas facilité la coupe. Il est bien sûr évident que la lame qui équipe la scie est une lame à bois (avec de grandes dents, pour te manger, mon enfant). Bien sûr…
Première extrémité coupée. Deuxième extrémité coupée. On peut voir à cette occasion que les chutes des planches se désolidarisent, faute de traverse les reliant.
Ponçage jusqu’à ce que la surface rugueuse devienne douce au toucher puis lessivage et séchage au soleil.
Retour à la chambre où les livres ont été disposés en deux piles de même hauteur. Un petit travail d’ajustement sur l’équilibre général et la visibilité des livres. Et on dispose quelques objets choisis en savourant toute cette place à disposition.
Mais qu’est-ce que c’est que ce petit chevet tout mesquin de l’autre côté du lit ? Il va falloir inventer une autre histoire.
Pour tous ceux qui n’ont pas ce stock de matériaux à disposition, laissez libre cours à votre imagination, tout objet plat fera l’affaire, au moins provisoirement : un plateau en provenance de la cuisine, un carton à dessin ou un grand calendrier des postes que l’on pourra peindre, tapisser, habiller d’un tissu, un tableau. A vous de faire des essais.