Bel exemple d’association entre la forme et la fonction, les étables et écuries ont de tout temps été associés aux habitations. Pour avoir les animaux à proximité, profiter de leur chaleur, garantir la sécurité de chacun. Mais aussi pour montrer sa richesse.
Détrôné par les véhicules à moteur, le cheval a bien failli disparaitre. Il ne doit son salut qu’au développement des loisirs équestres. C’était ça ou être mangé, ce qui s’est finalement peu développé. En 1935, il y avait en France 3 millions de chevaux. En 1995, l’effectif avait chuté à 350 000 pour se relever en 2010 à 900 000.
Avec l’avènement du mouvement végan et le développement de nouvelles approches valorisant le lien cheval/homme, l’éthologie équine, les pratiques équestres se doivent d’évoluer vers davantage de respect pour l’animal, un plus grand souci de son confort. En revanche, renoncer aux pratiques équestres serait le vouer à la mort.
Aujourd’hui, construire ses écuries n’est pas réservé aux professionnels même si chez eux, il peut aussi y avoir de très belles réalisations.
Les particuliers peuvent aussi avoir envie de faire vivre leurs équidés dans des installations confortables, pratiques et esthétiques. L’aspect réglementaire n’est pas à négliger.
*Du point de vue de la responsabilité de bien traiter ses animaux, « le code rural, dans son article R. 214-18 stipule que les équidés ne peuvent en aucun cas être gardés en plein air lorsqu’ils n’ont pas d’abri leur permettant de se protéger des variations climatiques (chaleur, froid). »
*Du point de vue des règles d’urbanisme, chaque cas est particulier mais la démarche reste la même :
–connaitre la zone dont dépend le projet implique ses spécificités
.la ZU (zone urbaine) est celle dans laquelle il est le plus facile de construire mais il faut tenir compte des contraintes sanitaires pour éviter de générer des nuisances pour les voisins. Les terrains sont souvent de taille réduite ce qui est peu compatible avec l’installation d’équidés.
.la ZA (zone agricole) peut autoriser certaines constructions liées à une exploitation agricole et aux équipements collectifs et services publics. Elle peut aussi permettre le changement de destination (ou d’utilisation) des bâtiments. Évidemment, a priori, un particulier n’a pas le statut d’agriculteur.
La logique de la zone : la gestion économe et la limite d’imperméabilisation des sols, la protection de l’activité agricole. La SAFER (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) a d’ailleurs le droit de préempter ces terrains, construits ou non.
.la ZN (zone naturelle et forestière) peut autoriser les constructions et installations nécessaires à l’exploitation agricole et forestière et à des équipements collectifs ou à des services publics compatibles aux activités agricole, pastorale ou forestière, le tout sans porter atteinte à la sauvegarde des espaces naturels et des paysages.
Ces grandes lignes sont affinées dans chaque PLU (Plan Local d’Urbanisme). Ces documents sont en généralement en ligne, sauf dans les petites communes dans lesquelles il faut se rapprocher des services d’urbanisme.
Il est d’ailleurs fortement recommandé d’associer ces services instructeurs dès le début de la démarche afin de mieux comprendre leurs attentes et d’y adapter son projet. Cela permet d’éviter des aller-retour du dossier et de gagner un temps précieux lors de la phase d’instruction.
Premier aspect du projet : il est important de définir s’il s’agit d’un nouveau bâtiment indépendant, d’une extension ou d’une dépendance. Ce critère est important car les règles à respecter peuvent être différentes.
Lorsque les possibilités d’installation sont identifiées, un programme définissant les besoins doit être établi. Une des premières données à préciser est la surface nécessaire. Entre 5 et 20 m², une autorisation de travaux est nécessaire, son temps d’instruction est d’un mois. Au dessus de 20 m², une demande de permis de construire est nécessaire, son temps d’instruction est de deux mois.
Les écuries sont souvent des dépendances. Attention aux incidences, en particulier au niveau des impôts.
Attention à la notion de surface de plancher (SDP). De cette surface dépend l’obligation ou non de faire appel à un architecte inscrit à l’Ordre National des Architectes ; si elle dépasse 150 m², en additionnant surface existante et surface créée, c’est le cas. Sa définition la plus complète est l’article R.111-22 du code de l’urbanisme. Toute la difficulté est de définir ce qui est considéré comme SDP ou non.
La conception de boxes doit répondre à un certain nombre de règles clairement repris par Equipédia. A suivre point par point. Exemples de boxes extérieurs et intérieurs présentés par Equipédia.
Les boxes sont accompagnés de lieux annexes tels que la sellerie et les lieux de stockage de fourrage, litière et de nourriture.
La sellerie doit être située judicieusement pour éviter d’incessants aller-retours qui n’encourageraient pas à ranger. Elle doit aussi être sécurisée, le matériel étant onéreux. Elle doit permettre le rangement mais aussi l’entretien du matériel ; un point d’eau et son évacuation sont les bienvenus.
Les lieux de stockage doivent être accessibles aux véhicules de livraison et à proximité immédiate des boxes. Selon les volumes produits, le fumier doit aussi répondre à ces exigences.
Le petit plus : vous voulez que vos écuries soient écologiques ? Pensez à utiliser des matériaux de construction écoresponsables ou recyclés, récupérez l’eau de pluie et compostez, …
Et gérez vos pâtures pour les optimiser et inciter vos chevaux à se déplacer, découvrir, jouer, interagir, …
Mais ça c’est un autre sujet (passionnant).
N’hésitez pas à partager vos expériences sur ce blog, racontez-nous vos galères mais aussi vos solutions.