Pour disposer plusieurs objets ou meubles dans un espace, il faut souvent procéder par tâtonnement et se laisser guider par son œil, tenir compte de ses ressentis (l’écouter ?) jusqu’à obtenir une sensation d’équilibre.
Bonjour, je suis une bergère, un charmant petit fauteuil pourpre… totalement perdu au milieu de cet espace. Essayons de le disposer de biais. Mais pourquoi regarde-t-il le mur ? Essayons dans l’autre sens ; c’est beaucoup mieux.
Trouvons-lui un compagnon, de préférence différent, pour éviter de s’ennuyer. C’est très important. Voici donc un fauteuil Voltaire. Mais… pourquoi le petit est-il au coin et semble écrasé par le grand ? Dans l’autre sens, cela semble mieux. Mais ils sont trop serrés et n’occupent pas l’espace. Voilà, l’œil dit oui, c’est mieux.
Mais voici qu’apparaît un troisième objet. Car on est souvent tenté de grouper les objets par trois pour obtenir cette sensation d’équilibre recherchée. Son entrée en scène est d’abord timide et il ne semble pas dialoguer avec ses deux compères. Le voici entre les deux mais trop serré. Un peu d’air et ça va mieux.
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Rien ne vous choque ? Moi, je le trouve trop bas, trop petit. J’ai envie de lui donner davantage d’importance, qu’il puisse pleinement jouer son rôle.
Je crois qu’on y est arrivé ; enfin, c’est ce que mon œil me dit.
Mais si votre œil vous dit autre chose, n’hésitez pas à l’écouter car il n’y a pas de vérité universelle, seulement le goût de chacun, ce qui est tout à fait respectable.
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Pour finir, voici l’histoire de ces trois objets, car ils ont une histoire, ce qui les rend uniques et intéressants. La bergère est un meuble de famille, elle était un peu oubliée dans un appartement maintenant vide et sa couleur et son échelle ont provoqué un coup de cœur qui lui a valu de faire le trajet de la région parisienne à la Bretagne. Le Voltaire a été repéré sur Le Bon Coin et était décrit comme « fauteuil confortable ». Il était placé à côté du gros téléphone fixe et permettait à un vieux monsieur de converser à son aise avec ses interlocuteurs. Un jour, il sera rénové car son tissu est un peu sale. La petite serre est un essai provisoire (qui dure) de mise en scène d’une branche morte rapportée de la Death Valley. Il va falloir trouver mieux car on ne peut pas assez bien l’admirer à cause des montants en bois de la serre. On ne s’appesantira pas sur la petite table bricolée ; c’est un souvenir d’enfance, ça ne se discute pas.
Comme quoi, décorer, c’est raconter des histoires.
